Le Gard, entre ville et campagne
Radia Amar - 16 mars 2021
Tandis que les citadins gagnent la campagne, le Gard séduit les acquéreurs en quête de bâtisses de caractère, proches de la mer et des grands axes. Le plus ? Les biens n’affichent pas de tarifs élitistes.
Muriel Pécot dirige les deux agences Orpi Pont du Gard implantées à Uzès et Remoulins, où ses équipes se consacrent aux métiers de la transaction et de la gestion. « Nous intervenons dans un périmètre de 50 km autour de nos agences. Deux types de biens séduisent en priorité les acquéreurs : les maisons récentes et les demeures de charme. Dans les deux cas, les biens doivent absolument disposer d’un terrain, d’un jardin ou d’une terrasse pour répondre aux exigences actuelles. » À Remoulins, la spécialiste relève une moyenne de prix comprise entre 180.000 et 300.000 €. La clientèle y recherche des maisons situées à proximité de pôles économiques. À Uzès, la fourchette s’établit autour de 300.000 à 600.000 €, voire davantage pour les biens d’exception. « Le marché est marqué par la rareté de l’offre et la rétention des biens de la part des propriétaires. Néanmoins, en 2020, le volume global de transactions a compensé la période d’interruption imposée par la crise, sans que les prix augmentent. » Les acquéreurs comptent une part significative de provinciaux en quête d’une résidence secondaire, voire semi-principale, facilement accessible par la voie ferrée ou par l’autoroute. Répondant à ce critère et rassemblant l’essentiel des commodités, les villages situés en périphérie d’Uzès ainsi que ceux voisins de Remoulins séduisent un nombre croissant d’acquéreurs.
Sous la direction de Lidia Darlow-Joaquim, les agences Stéphane Plaza Immobilier situées à Calvisson et Alès sont spécialisées dans la transaction et la gestion. « Les maisons typiquement gardoises - mas, bâtisses en pierre et maisons de village - font l’objet d’une demande soutenue. Avant la pandémie, les acquéreurs exigeaient déjà souvent un espace extérieur, mais aujourd’hui, cette attente est devenue systématique. Nos clients quittent la ville pour venir s’installer dans la verdure. Néanmoins, ils exigent d’être à proximité des commerces et des commodités et, idéalement, de pouvoir accéder rapidement à une métropole telle que Nîmes ou Montpellier. » Répondant à ce cahier des charges, les dix villages répartis dans la plaine appelée La Vaunage - entre Nîmes et Sommières - rencontrent un succès croissant. « Dans la région, les maisons en pierre jouissant d’un espace extérieur sont accessibles à partir de 350.000 €. Selon la qualité des prestations, les tarifs peuvent atteindre 800.000 €. Ceci étant, pour une dizaine de demandes, le marché ne dispose en moyenne que de deux biens disponibles. » La crise sanitaire a accentué le phénomène, au point que les vendeurs eux-mêmes attendent d’avoir trouvé un bien avant de céder le leur. « Concernant le marché du neuf, nous avons vendu en seulement trois semaines un lot de huit logements proposés à 3.500 €/m2. Le programme précédent, qui comptait douze lots, s’est vendu en trois mois à des prix équivalents. » La tension qui s’exerce sur les marchés de l’ancien et du neuf atteste de l’attractivité de cette région ensoleillée, proche de la mer, des grandes villes et parsemée d’agréables villages avantageusement desservis par les grands axes routiers.